gaspillage dans l industrie agroalimentaire

Réglementation, pression des consommateurs, pouvoir d’achat : industries agroalimentaires, faut-il anticiper ou subir ?

Alors que la conscience environnementale et la responsabilité sociale des entreprises prennent chaque jour plus d’importance, l’industrie agroalimentaire a dû remettre en question ses certitudes. Comportements du consommateur, réglementations, la tendance va vers plus de transparence dans notre assiette et moins de gaspillage.

Depuis la loi Garot de 2016, les industries doivent s’adapter sans cesse et penser davantage RSE et économie circulaire, pour rester innovantes et attractives. C’est bien un changement sociétal qui est en cours, qui s’inscrit dans la durée.

Au début des années 2010, une prise de conscience globale amène le législateur à encadrer et prévenir le gaspillage alimentaire. Des rapports de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et d’autres organismes internationaux mettent en lumière un chiffre qui donne le vertige : près d’un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu ou gaspillé. La loi dite loi Garot jette en 2016 les premiers jalons de la lutte contre le gaspillage. Si quelques industriels conscients avaient déjà mis en œuvre des mesures de prévention, d’autres ont du s’adapter dans la contrainte. De la contrainte naît parfois le génie, et cette loi aura permis de se réinventer et d’être plus aligné avec les attentes des consommateurs.

 

La Loi EGAlim de 2019 et l’extension des obligations 

 

En 2019, la loi EGAlim a étendu les obligations aux acteurs de la restauration collective et aux industries agroalimentaires réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette loi puis la loi La loi AGEC de 2020 renforcent l’interdiction de destruction et imposent un diagnostic obligatoire pour la restauration collective. Ces mesures exigent une planification plus minutieuse et une collaboration accrue avec les associations caritatives et autres entités de recyclage. Là encore la nécessité accrue d’optimiser la production et la distribution pour minimiser les excédents a finalement été vertueuse pour tous et à tous les niveaux de la chaîne.

Désormais, un label national « anti-gaspillage alimentaire » vient certifier les entreprises vertueuses. Les futures réglementations augmentent la pression sur les entreprises pour qu’elles soient plus transparentes et proactives dans la gestion de leurs matières. Il y a fort à parier que le législateur ne s’arrête pas là, surtout dans le contexte actuel d’inflation économique, et valorisation des matières premières.

 

Un peu tous les jours ou très fort un jour ?

 

Les acteurs de la filière de la boulangerie l’ont bien compris. En 2025, le grammage du pain devra être réduit à 17 g/kg, alors qu’il était encore à 19 g en 2020. Pour habituer les papilles du consommateur, les industriels anticipent et diminuent la dose progressivement, pour éviter la révolution de la baguette !
De même, l’exemple espagnol, où la consommation de yaourt au-delà de la DLC est courante pour 80% des consommateurs, ou a été tout simplement remplacée par une DDM.

Ces exemples montrent comment une approche flexible et informée peut réduire significativement le gaspillage. Bonne nouvelle pour le consommateur, mais nécessaire adaptation pour l’industrie, qui va devoir trouver d’autres leviers de croissance.
Une alternative est déjà testée en France par certaines IAA, pour “allonger”, prolonger certaines DLC. Une excellente initiative en termes de RSE, mais qui nécessite une sérieuse anticipation pour compenser les effets à prévoir sur les flux et les nouvelles rotations sur les produits…
Alors : anticiper ou subir ?
Quid d’une DLC sur les yaourts que le législateur déciderait d’imposer, dans le cadre d’une prochaine loi anti-gaspillage, pour passer par exemple de 30 à 45 jours ? Quelles conséquences sur les flux, les rotations, les stocks… et donc les ventes ?

 

  • Fort de ce constat et de ces hypothèses, le Mouvement de l’épargne alimentaire ouvre la voie à la réflexion.
  • Innovation et adaptation : anticiper la mise en place de nouvelles réglementations, en innovant dans les processus de production et de conservation
  • Veille et transversalité : Rester informé, travailler en interne et avec d’autres entreprises et organisations pour partager les meilleures pratiques et développer des stratégies communes
  • Éducation et sensibilisation : Informer les consommateurs sur la signification des dates de péremption et encourager des pratiques de consommation responsables.
  • Communiquer et s’adapter : Valoriser les changements de processus pour nourrir les axes de communication en termes de RSE

 

L’évolution de la réglementation sur les dates de péremption représente à la fois un risque et une opportunité pour l’industrie agroalimentaire. En choisissant d’anticiper plutôt que de subir, les entreprises pourront non seulement se conformer aux nouvelles normes, mais aussi se positionner comme des leaders dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Il est temps d’adopter une approche plus durable et responsable pour l’avenir de notre planète et de notre société.
Décideurs, chefs d’entreprise, échangeons ensemble sur toutes les opportunités que présente ce changement de paradigme.

 

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